Une période électorale à haut risque.
A l’heure à laquelle cette note est rédigée, le Président Trump est toujours hospitalisé, atteint par la Covid 19. Cette nouvelle a dans un premier temps créé une onde d’incertitude sur les marchés : quel était l’état de santé réel du président ? Que se passerait-il s’il était établi qu’il ne pouvait plus assumer ses fonctions et qu’en adviendrait-il de la campagne électorale en cours ?
A toutes ces questions, les réponses sont à ce jour encore très floues. Certes Donald Trump semble se remettre rapidement de sa maladie mais les autorités médicales du monde entier restent prudentes en raison d’une communication très approximative de l’entourage du Président américain.
En ce qui concerne la campagne électorale, les premiers sondages depuis l’hospitalisation de Donald Trump montrent une étonnante stabilité, même si une majorité estime que le Président aurait dû mieux se protéger du Coronavirus.
Nous rentrons dans la dernière ligne droite et la campagne se poursuit avec un grand absent.
Si Donald Trump venait à ne plus pouvoir remplir son rôle et tenir les rênes de la première puissance mondiale, ce serait au vice-président, Mike Pence, de reprendre le flambeau, et même la tête de la campagne électorale pour la présidentielle. Si Trump et Pence étaient tous deux dans l’incapacité de concourir, le Comité national républicain aurait des choix difficiles à faire, et il devrait les faire rapidement.
Cette hypothèse n’est pas retenue par les marchés financiers qui, après une journée d’inquiétude retrouvent une pente ascendante.
À ce stade, un report de l’élection est extrêmement improbable. Cela nécessiterait l’autorisation du Congrès, sachant que le 20ème amendement de la Constitution exige qu’un président commence son nouveau mandat le 20 janvier. Cette disposition avantage Joe Biden : les démocrates de la Chambre, où ils sont majoritaires, n’accepteraient pas de changer la date du scrutin.
L’élection du 46ème Président risque de présenter des rebondissements qui pourraient surprendre les investisseurs dans les quatre prochaines semaines. Et le résultat risque de ne pas être accepté de la même façon dans les deux camps.
D’ici un an, d’autres élections présentent un risque important pour l’avenir de l’Union Européenne.
L’Allemagne qui a pris mercredi 1er juillet pour les six prochains mois la présidence tournante de l’Union européenne en pleine crise sanitaire et économique se trouve à un tournant de son histoire politique. C’est la deuxième fois qu’Angela Merkel va vivre ce moment en tant que chancelière. Or cette présidence revêt une importance particulière pour Angela Merkel, à un an de son départ annoncé de la scène politique allemande après quatre mandats consécutifs.
La prochaine élection fédérale allemande aura probablement lieu le dimanche 19 ou le dimanche 26 septembre 2021. Le compte à rebours avant les élections fédérales de 2021 a donc débuté, mais la vraie campagne ne débutera qu’au lendemain des deux élections régionales qui se tiendront au début de l’année prochaine.
Aujourd’hui, la CDU-CSU (parti de droite) est donnée à 40 % dans les intentions de vote, en hausse de plus de dix points par rapport au début de l’année devant Les Verts (17-19 %) et le Parti social-démocrate (14-16 %). L’AfD, parti d’extrême droite n’est crédité que de 10% des intentions de vote.
Le Vice-Chancelier et ministre des Finances, Olaf Scholz, a annoncé qu’il conduirait la liste du SPD (parti social-démocrate) aux élections fédérales. De plus, il a souligné qu’en cas de victoire, il ne serait pas question pour lui de reconduire une grande coalition avec les chrétiens-démocrates (CDU). Il y a quelques mois déjà, il avait rendu un hommage appuyé à Angela Merkel, tout en soulignant que « plus jamais il ne participerait à une coalition avec la CDU/CSU ». Il veut mener, sorti des élections, une politique plus à gauche en s’alliant notamment avec « Die Linke » (parti d’extrême gauche) et avec les « Verts »
A droite, la CDU, parti de la chancelière, n’a toujours pas de président appelé à remplacer sa présidente démissionaire, Annegret Kramp-Karrenbauer (AKK). Le futur président sera probablement amené à devenir le prochain candidat à la chancellerie.
Il y a désormais plusieurs candidats à la présidence de la CDU et il reviendra au prochain congrès du parti qui se tiendra en décembre la lourde tache de nommer le prochain chef du parti. Le président de la CDU nouvellement élu aura l’ambition de conduire son parti dans cette campagne électorale et de récupérer le fauteuil d’Angela Merkel à la chancellerie.
Les autres partis, Les Verts, le FDP (parti libéral centriste) et l’extrême droite sont également dans une phase d’incertitude voire de conflits internes qui les fragilisent.
Jusqu’à la fin de l’année, la chancelière est encore cheffe d‘un gouvernement qui assume la présidence de l’Union européenne, une charge lourde car de gros dossiers se trouvent sur la table. « L’après Merkel » va commencer dès l’année prochaine. Et le scénario de cette étape nouvelle est encore vide de candidats bien identifiés.
Dans une Union Européenne en proie à une crise économique majeure, l’instabilité politique allemande constitue un frein à une reprise concertée.
Le positionnement du prochain Chancelier sur les grands dossiers européens tels que la politique budgétaire sera scruté par tous les dirigeants européens et en premier lieu en France où l’entente avec le voisin d’outre Rhin constitue un des moteurs de la politique étrangère du gouvernement et du Président Macron.
Cette période d’incertitude politique tant aux Etats-Unis qu’en Allemagne pourrait conduire à une augmentation de la volatilité sur les marchés qui pourrait se traduire par des corrections. Des points d’entrée sur les actions devraient se présenter au cours des prochains mois.