Réaliser une allocation d’actifs financiers passe par plusieurs étapes. Après avoir établi un scénario économique, on peut déterminer le niveau de risque qui correspond aux besoins anticipés dans une phase précédente et qui s’intègre harmonieusement dans l’élaboration de la stratégie patrimoniale.

L’allocation d’actifs par produit et par zone géographique se concrétise ensuite par la sélection des fonds ou OPCVM qui vont finaliser la mise en œuvre des choix d’investissements. Sélectionner des OPCVM impose que ceux-ci répondent à un certain nombre de critères qui seront déterminés en fonction de leur catégorie. Les épargnants ont accès dans le cadre d’un contrat d’assurance- vie ou d’un compte titres à un nombre important de fonds. On estime à plusieurs milliers, les fonds pouvant être commercialisés en France. Tous ont reçu un agrément de l’AMF.

Il existe plusieurs types d’OPCVM. Ils se distinguent en fonction de leur support d’investissement (actions, obligations, options, swaps, immobilier, etc…) et en fonction de leur forme juridique (SICAV, FCP, FCPR, etc…).

L’intérêt des OPCVM est de mutualiser les risques et les investissements. Le gérant d’OPCVM a pour objectif principal d’optimiser le couple rendement-risque.

Le rôle du family office va donc être de sélectionner les fonds les plus pertinents dans leur catégorie et les suivre voire les arbitrer si besoin. Le suivi des fonds repose sur des critères qualitatifs et quantitatifs. Des logiciels permettent d’accéder à des bases de données sur ces OPCVM et chaque société de gestion établit pour chaque fonds un document appelé le DICI qui est communiqué de manière systématique au client final investisseur afin de lui fournir les informations principales permettant de connaître l’objectif de gestion du fonds et le niveau de risque pouvant être pris par le gérant pour atteindre cet objectif.

Le family office va dans un premier temps déterminer les critères quantitatifs et qualitatifs qu’il va suivre et qui seront les mêmes pour une catégorie de fonds voire communs à tous les fonds pour certains.

Les critères quantitatifs sont les plus simples à suivre de façon régulière. Ils ne sont souvent pas très pertinents dans l’absolu et doivent être comparés à la moyenne de la catégorie ainsi qu’à d’autres fonds pré-sélectionnés de la même catégorie et doivent être analysés sur plusieurs périodes (6 mois, 1an, 3ans et 5ans) afin d’éviter la sélection de fonds affichant de bons ratios à court terme uniquement.

Les indicateurs analysés sont multiples et se décomposent entre indicateurs de performance et les indicateurs de risque. Dans la première catégorie, on retrouve principalement les performances sur plusieurs périodes comparées à la moyenne des fonds de la même catégorie et comparées à l’indice de référence choisi par la société de gestion.

Le classement du fonds est également un indicateur de performance relative. Ce classement étudié sur longue période permet également d’analyser le comportement du fonds selon les différentes phases de marché et de constater à postériori la manière dont il s’est comporté dans un marché haussier ou baissier.

Les indicateurs de risque sont multiples et ne peuvent être analysés dans l’absolu. Ils n’ont de pertinence qu’en les comparant avec l’indice de référence ou d’autres fonds de la même catégorie. Il est important de les étudier également sur des durées différentes de manière à pouvoir observer une tendance.

Parmi ces indicateurs, les plus connus sont la volatilité et le SRRI que l’on retrouve dans le prospectus du fonds visé par l’AMF. Pour ce dernier, il s’agit d’une simple échelle de 1 à 7, 1 étant le risque le plus faible. Bien d’autres indicateurs comme le DSR, le ratio de Sharpe ou encore la VAR font l’objet d’un contrôle régulier dans le cadre de la sélection des fonds dans chaque catégorie.

Comme on peut le constater, l’analyse quantitative d’un fonds est déterminante pour le premier filtre et permet ainsi avec l’aide de logiciels appropriés de réduire la liste de fonds éligibles.

La deuxième étape,et non des moindres, consiste à étudier les critères qualitatifs. A ce stade, il faut se pencher sur la société de gestion, l’équipe de gestion du fonds ou le gérant du fonds ainsi que le « process » qui détermine le mode de gestion adopté pour ce fonds pré-sélectionné. Cette étude nécessite des contacts réguliers avec la société de gestion et ses équipes. Il est important de comprendre comment se prennent les décisions et la manière dont elles sont mises en œuvre et contrôlées.

Après toutes ces analyses, la sélection se fera également sur des critères de coûts tels que frais d’entrée, frais courants et commission de surperformance éventuelle.

On le voit , la sélection de fonds dans le cadre d’une allocation d’actifs personnalisée nécessite une méthode et un suivi régulier que seuls des professionnels des marchés financiers peuvent assurer.

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