La philanthropie s’exerce de multiples façons. Il n’y a pas une philanthropie mais des philanthropes. La dimension humaine avec comme corollaire une vision individuelle et une implication personnelle sont souvent le point de départ d’une démarche philanthropique.

Dans notre société la philanthropie a un rôle évident. Elle fait partie de la conscience du capitalisme. Elle est l’expression libre de sa responsabilité sociale, environnementale et culturelle. Elle entend ainsi contribuer à une redistribution plus équilibrée de la richesse.

Depuis plusieurs années la philanthropie connaît une nouvelle jeunesse. De simples donateurs voire observateurs, les philanthropes sont désormais des acteurs. On observe l’émergence d’une nouvelle forme : « le philanthro- capitalisme » qui constitue une combinaison entre don et investissement. Les nouveaux philanthropes sont plus nombreux, plus riches et plus jeunes. L’attrait de la fiscalité, s’il demeure, n’est plus leur seule motivation.

Il y a 40 ans, Les trois quarts des personnes les plus riches dans le monde avaient hérité de leur fortune ; aujourd’hui elles ne sont que le quart. Les nouveaux millionnaires n’entendent pas tout transmettre à leurs descendants. Ils veulent investir dans des projets sociaux, environnementaux ou culturels une partie de leur fortune.

Il ne s’agit pas pour eux d’assister une cause mais d’en être partenaires, d’investir et de s’impliquer personnellement dans un projet d’intérêt général.

Pour répondre à ce souci de professionnalisation de la philanthropie, le recours à des expertises est indispensable. Les conseils qui entourent les nouveaux philanthropes doivent intervenir à des stades divers. La philanthropie étant à la fois une affaire de cœur et de raison, le conseil doit satisfaire les deux. La mise en place du projet après son identification constitue la deuxième phase d’intervention en prenant en compte le choix des structures et des outils juridiques. Enfin, un conseil fiscal et patrimonial doit permettre d’optimiser l’action philanthropique.

La philanthropie peut prendre plusieurs formes. Chaque projet nécessite une approche personnalisée et le support proposé devra répondre aux attentes du philanthrope. On peut d’ores et déjà citer un certain nombre de solutions plus ou moins complexes qui vont du simple don à la création d’une fondation en passant par la création d’un fonds de dotation, la « venture philanthropy », l’investissement dans le micro crédit, l’investissement dans des structures ou des fonds solidaires…

Toute solution proposée doit être adaptée aux attentes familiales, fiscales et à la volonté d’implication personnelle du philanthrope. En France, les avantages fiscaux sont parmi les plus incitatifs en Europe mais cette fiscalité évolue et les différents outils ne donnent pas accès aux mêmes dispositifs ce qui justifie l’intervention d’un conseil.

La philanthropie peut être un vecteur de cohésion familiale et la création d’une fondation ou d’un fond de dotation est une façon d’enrichir la relation à la famille en la fédérant autour de valeurs communes. Ainsi, on constate que pour la plupart des familles, la générosité n’est pas une fin en soi. L’objectif est désormais de s’inscrire dans une démarche de partenariat avec un souci de l’impact social et sociétal. Il faut également noter que les nouveaux philanthropes n’ont aucune attente d’une rémunération élevée des risques pris mais une attente de succès des entreprises ou projets soutenus.

Les philanthropes ne parlent plus de charité, par leur action ils cherchent désormais à avoir un nouveau pouvoir d’influence sur les acteurs économiques. Pour satisfaire cette demande de performance, le philanthrope doit se voir proposer un portefeuille d’organisations partenaires réalisant de bons résultats dans leur domaine, viables et autonomes qui apportent une réponse crédible à la thématique ciblée.

Les critères de sélection des organisations partenaires doivent être précis : qualité de la gestion, analyse des ressources, transparence des actions menées, réputation de l’organisation, efficience de la gestion humaine, reconnaissance par les acteurs concernés… Le suivi des investissements nécessite la mise en place d’une grille de critères adaptée au projet soutenu. Elle devra comprendre à la fois des indicateurs quantitatifs et qualitatifs. Le reporting régulier sur les projets permet d’établir un lien durable entre le philanthrope et les bénéficiaires.

Face à des philanthropes devenus des entrepreneurs, les conseils doivent aujourd’hui apporter des réponses professionnelles qui s’inscrivent dans la durée.