Nombreux sont nos clients, qui, au fil des années, se sont constitué un portefeuille d’actifs financiers la plupart du temps sans prêter une réelle attention à la cohérence, au risque et à la performance. Un investisseur souhaitant diversifier son épargne en évitant d’être exposé à un seul type d’actif, se retrouve le plus souvent face à cette interrogation : investir en actifs financiers ou non ? Pour des raisons, souvent étrangères au simple intérêt pour les marchés financiers, nombreux sont ceux qui détiennent un portefeuille financier qu’ils doivent pouvoir maîtriser.

Quand un client nous confie l’analyse de ses actifs financiers, le principal axe de discussion que nous devons avoir repose sur l’adéquation de ce portefeuille avec ses besoins dans le temps afin d’étudier la pertinence de ces investissements. Nous confier une analyse détaillée de ce portefeuille d’actifs financiers permet d’identifier les risques, d’analyser la performance et de dévoiler la chaîne de frais; cette étude ayant pour objectif de faire un état des lieux agrégé et complet.

La première étape de ce travail consiste à collecter l’ensemble des informations.

Certains clients, héritiers d’un patrimoine diversifié, peuvent être détenteurs de divers supports d’épargne financière parfois dispersés dans plusieurs établissements financiers. Il est important de les recenser de manière exhaustive.

Qui dit finance dit assurance-vie, contrat de capitalisation, épargne retraite, épargne d’entreprise, PEA, compte titres…Tous ces réceptacles d’actifs financiers ont leur intérêt propre, qu’il soit juridique ou fiscal mais peuvent également ne pas être adaptés à la situation du client. Notre première démarche sera de dresser un tableau des supports existants et de rappeler leur intérêt dans le contexte de la situation patrimoniale de l’investisseur. Ces différentes enveloppes d’investissement ont été souscrites auprès de diverses institutions financières. Nous devons à ce stade, effectuer une étude de la stabilité financière de ces institutions afin de nous assurer de la liquidité dans le cadre d’un scénario extrême de crise financière.

Cette analyse sera d’autant plus importante que l’investisseur aura une part significative de ses placements financiers dans des fonds en euros au travers de contrats d’assurance-vie ou de capitalisation.

Le mythe du placement sans risque ayant encore la vie dure, il est important d’expliquer en quoi il s’agit là d’une contre vérité qui pourrait avoir des conséquences significatives. L’audit des fonds en euros détenus doit prendre en compte le niveau de solvabilité de la compagnie d’assurance, la transparence sur la gestion de l’actif général et la répartition des actifs détenus. En effet, les fonds en euros transfèrent le risque de perte aux assureurs via leur gestion et l’adossement de leurs fonds propres.

Les fonds en euros seront également analysés dans le cadre du contrat. Un contrat ancien qui n’est plus commercialisé a souvent un fonds en euros dont le rendement est inférieur à celui de contrats plus récents en cours de commercialisation. A noter que la loi Pacte permet aujourd’hui aux détenteurs d’anciens contrats de demander le transfert de leurs avoirs sans fiscalité et sans frais sur de nouveaux contrats plus attractifs en conservant l’antériorité.

A ce stade, l’analyse porte toujours sur ce qui est régulièrement appelé « les actifs sans risque ». Il est important de relativiser cette notion au regard entre autres de la loi Sapin 2 qui réglemente la liquidité et la disponibilité de ces actifs en période de crise.

L’étude se focalisera notamment sur la répartition des investissements financiers entre différents supports : contrats d’assurance-vie, contrats de capitalisation, PEA, CTO… Il est en effet important de juger de la pertinence de ces véhicules dans le contexte du client (transmission, fiscalité, non coté…)

La plus large part de cet audit portera sur les placements à risque. Ceux-ci peuvent être de multiples formes : titres vifs cotés détenus en direct (actions, obligations, OC, BS…),ETF (gestion passive), OPCVM de tous types, produits structurés, immobilier coté, titres non cotés…L’étude devra analyser le niveau de risque de chaque instrument afin d’agréger ce risque au niveau global et de pouvoir le comparer avec le niveau de risque toléré par l’investisseur, celui-ci ayant été déterminé par ses réponses au questionnaire de risque.

En étudiant précisément chaque instrument, on peut en déduire le type de risque auquel il auquel le détenteur est exposé. La segmentation de ces risques est également nécessaire pour, à terme, dégager une stratégie répondant aux attentes du client : risque action, risque de taux, risque de marché, risque devise,…La liste peut paraître longue mais pour autant la compréhension de ces risque permet de mieux pouvoir les contrôler. Notre rôle est de mettre en évidence les incohérences d’investissements souvent effectués sans que chaque gérant ait eu connaissance des opérations financières réalisées par un autre établissement financier. Ainsi nous étudierons la diversification qui est la clef d’un placement financier de qualité : diversification des établissements financiers, des supports d’investissement, des types d’investissement, diversification géographique, sectorielle, par société de gestion…

A ce stade la maîtrise du risque ne doit pas pour autant occulter ce qui fait le but de tout investissement : la rentabilité ou la performance dans le cas d’actifs financiers. Elle doit être analysée globalement mais également actif par actif. La performance globale étudiée sur plusieurs années permettra de vérifier si les objectifs fixés par l’investisseur sont atteints. A minima, si de tels objectifs n’avaient pas été déterminés, la répartition des placements et le profil de risque permettraient d’établir une référence de rendement théorique à laquelle on pourra comparer celle du portefeuille global. La performance de chaque support d’investissement fait également l’objet d’une analyse afin de réaliser une première approche d’attribution de performance-identification des sources de performances.

Tout cet audit financier vise à réaliser un état des lieux des risques et de la rentabilité ; à vérifier que le couple rendement-risque est conforme au questionnaire de risque, s’il est bien optimisé et si tel n’est pas le cas, à comprendre les raisons des inefficiences identifiées

La dernière partie de cette étude et non la moindre, indispensable lorsqu’on parle de placements financiers consiste à analyser la chaîne de frais : frais apparents et frais cachés (fonds nourriciers, fonds de fonds, produits structurés…). L’investisseur doit pouvoir identifier le montant annuel des frais qu’il paie et de ceux qu’il ne paie pas mais qui grèvent sa performance. Ces frais sont présents à tous les étages des multiples intermédiaires qui interviennent dans la gestion d’actifs : banque, compagnie d’assurance, CGP, société de gestion… Notre rôle consiste à les déceler et à en faire un inventaire précis.

L’analyse d’un portefeuille d’actifs financiers doit permettre de dégager les points forts et les points faibles de la gestion. Ultérieurement, une stratégie pourra être présentée afin de remédier à ces inefficiences.